Une histoire de crash d'hélicoptère, de survie, mais surtout une histoire qui puise toute son essence dans la relation qu'entretienne nos deux rescapés.
Prologue:
- Mademoiselle Paradis, veuillez monter et prendre place sur le siège passager, bien sûr.
- Vous faites dans l'humour, un petit rigolo, evidemment que je prends le siège passager, sinon on serait tous mort.
- Qu'est-ce que vous attendez, prenez mes bagages puisqu'on vous paie pour ça.
- On me paie pour vous piloter mademoiselle, pas pour monter vos bagages.
- Vous rigolez, ce n'est pas vous le pilote.
- Je suis tout ce qu'il y a de plus sérieux. Détendez-vous, je vous paraît jeune, mais j'ai l'expérience. Je suis un excellent pilote.
- C'est vous qui le dites. En attendant, vous n'êtes même pas fichu de faire le boulot d'une hôtesse.
- Parce que je ne suis pas une hôtesse, mademoiselle.
- Dites-moi, on en a pour combien de temps?
- Cinq heures tout au plus.
- Bien, parce que je ne crois pas que j'arriverais à vous supporter plus longtemps.
- Quel mégère, quand même.
- Qu'avez-vous dit?
- J'ai dit que j'allais monter vos bagages si nous voulions enfin partir, mademoiselle. Plus vite nous serons installé, plus vite nous décollerons et plus vite nous atterrirons que je me débarrasse enfin de vous.
- Mais quel impoli, comment osez-vous. Vivement que je me retrouve sur mon île adorée du paradis, loin de vous et votre impertinence.
- Allez, montez. Donnez-moi votre main.
Brody lui tendit une main virile, attrapant sa petite main, la regardant, lui souriant sincèrement, le temps de la hisser à bord. C'était une chipie quand même, elle n'avait pas la langue dans sa poche, mais c'était une délicieuse chipie, tout à fait mignonne quand elle n'ouvrait pas la bouche, se disait Brody.
Angel sentit un doux frisson au contact de la main ferme, rassurante, et viril de Brody, lorsqu'il la hissa à bord de l'hélicoptère. Sa façon de lui répondre l'exaspérait, mais en même temps, elle appréciait d'une certaine façon qu'un homme sache la remettre à sa place.
Cela lui avait toujours plût qu'un homme sache lui répondre. Elle avait besoin de cela, cette façon d'être mise au défi. Les hommes qui avaient su capter son attention étaient ceux qui avaient du caractère et de la répartie.
Angel s'assit sur le siège, croisant le regard de Brody, qui s'affairait à boucler sa ceinture, la resserrant fermement.
- Ne m'étouffez pas non plus.
- Je me dois de veillez sur votre sécurité, mademoiselle.
Au décollage, Angel ferma les yeux, s'imaginant où elle serait 5 heures plus tard, s'installant à son hôtel en bord de mer, puis rejoignant ses amis sur la plage, elle serait dans son paradis, sirotant des cocktails, pavanant son joli bikini, acheté pour l'occasion.
Elle rouvrit les yeux pour regarder Brody manier agilement l'hélicoptère de ses bras de maître. Elle se sentit un peu plus en sécurité.
- Alors, tout qu'un été en vue, mademoiselle Paradis, mais attendez, vous êtes la fille de M.Paradis, le propriétaire des îles.
- Bien sûr, je croyais que vous sachiez qui j'étais, c'est vous qui avez le contrat, non.
- En fait, c'était mon oncle qui devait vous conduire. Malheureusement, il s'est retrouvé très malade ce matin.
- Malheureusement, vous pouvez le dire.
- Cela ne vous arrive jamais d'être gentille.
- CRRRRRRRRRRRRashhhhhhhhhh
- AHhhhhhhhhhhhhhh
- Je vous détache, accrochez-vous à moiiii.
- Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh! Vous n'aviez pas dit qu'on allait sauterrrrrrr, vous n'aviez pas dittttttttt.
- Qu'est-ce que vous croyiez, l'hélicoptère est en chute libre, vous auriez préféré vous crashez à son bord. Là, vous descendez tranquillement en parachute.
- Là je descend tranquillement en parachute, oui je descend tranquillement en parachute au beau milieu de nulle part, pauvre abruti. Qu'avez-vous fait!!! Mais qu'avez-vous fait!!!
Merci Error, contente que ça te plaise en voilà plus d'images:)
Épisode 1:
- Ça va?
- Daprès vous est-ce que je vais bien? Regardez où je me trouve par votre faute! En plein désert!
- Je veux dire vous n'êtes pas blessé?
Angel sentit une pointe d'inquiétude dans sa voix. Il s'inquiétait pour elle.
Elle s'adoucit juste assez pour lui grommeler
- Non.
- N'empêche que j'ai eu peur et j'ai toujours peur, et tout ça par votre faute. Tout est votre faute, ne m'aviez-vous pas dit que vous étiez pilote, vous devriez savoir controller un hélicoptère, non?
- J'ai fait ce que j'ai pu, tout s'est passé si vite, je ne m'explique pas ce qui s'est passé.
- Les moteurs ont surchauffés, tu l'as vu comme moi, l'hélicoptère a littéralement explosé. Qu'aurais-tu voulu que je fasses?
Les formules de politesses n'avait plus leur importance maintenant, les priorités changeaient rapidement quand l'on se retrouvait en situation de survie, parce que c'était bien ce qu'ils étaient, en situation de survie. Une seule erreur pouvait engendrer ni plus ni moins que leur mort. Et pendant qu'Angel déversait toute sa colère et sa peur sur lui, Brody en prenait rapidement conscience. Oui, une seule erreur pouvait les mener à leur perte. Et même si Angel était une chipie, il ne pouvait faire autrement que de se sentir responsable d'elle. Une fille aussi délicate ne survivrait pas plus de quelques heures seule dans ce désert.
- Comment veux-tu que je le sache si toi le pilote tu n'es même pas foutu de le savoir.
- J'aurais peut-être dû te laisser à l'intérieur de l'hélicoptère tout compte fait.
Elle commençait à l'énerver quand même, à lui crier ses reproches par la tête. Il avait fait tout ce qu'il avait pu, et c'est malheureusement tout ce qu'il avait pu faire. Au moins, ils n'étaient pas blessés, c'était l'important, non?
Angel lui lança un regard empli d'une colère bouillante, contrôlant difficilement toute la hargne qu'elle aurait voulu lui balancer au visage, à ce moment. Sa retenue tenait au fait qu'elle avait eu soudainement une peur encore plus grande, la peur qu'il la laisse là, toute seule, au milieu de nulle part, avec ce sable à perte de vue. Partout où ses yeux se posaient, rien d'autre que du sable.
Brody savait qu'ils ne pouvaient rester en place, les chauds rayons du soleil auraient tôt fait d'avoir raison d'eux. Il leur fallait trouver une source, de l'ombre. Ils devaient marcher pendant qu'ils avaient encore de l'énergie, s'ils pouvaient survivre, ce n'était pas ici. Il fallait avancer voir s'il y avait mieux plus loin, et ce malgré les efforts qu'il en coûterait.
Brody savait qu'il s'épuiserait rapidement sous cette chaleur, il craignait d'autant plus les capacités d'Angel. Il ne s'imaginait pas la porter dans ce désert, rien que de se traîner lui-même lui demandait des effort, mais s'il le fallait, il le ferait.
- Angel, écoutes moi, on ne peut pas rester ici. Il faut aller voir plus loin, voir s'il n'y aurait pas une source d'eau.
Angel rêvait déjà d'une source d'eau, il faisait si chaud. Il avait probablement raison, ils ne pouvaient pas rester là.
Brody ne lui laissa pas le temps de répondre. C'était beaucoup plus un ordre qu'un simple état de fait. Il ne lui laissait pas le choix.
Et comme il en avait été sûr, prenant les devants, Angel le suivi aussitôt.
- Je suis fatiguée.
- Non Angel, tu continus, moi je continus et toi aussi tu vas continuer.
Angel en avait assez, elle était au bord de la crise de nerf.
Et c'est quelques instants après qu'elle éclata. Elle faisait bien une crise de nerf.
- Qu'est-ce qu'on va faire Brody, on va mourir, on va mourir, tu ne comprends pas, ça ne sert à rien de faire tout ça, on va mourir de toute façon!
Après cet esclandre, ils marchèrent en silence, des heures. Les traits d'Angel avait changé, ses yeux rond et hébété n'indiquait rien de bon. Elle avançait mais ne semblait tout simplement plus là. Brody préférait encore quand elle l'engeulait, au moins, il la reconnaissait bien, c'était bien elle. Il espérait presque qu'elle déverse encore sa colère sur lui, pour montrer qu'elle était bien vivante. Là elle avançait avec ce drôle de regard.
Brody entendit pour la première fois sa voix depuis des heures, une toute petite voix.
- De l'eau, je vois de l'eau, un Oasis...
Brody voyait aussi de l'eau, étaient-ils victimes d'un mirage ou il y avait bel et bien une magnifique étendue d'eau, là, devant eux.
- Hein c'est de l'eau Brody hein que c'est de l'eau.
Brody était de plus en plus persuadé qu'il n'y avait là rien d'un mirage, c'était bien réel.
La nuit tombait rapidement, mais Brody savait qu'ils avaient trouvés le lieu qu'il recherchait, le lieu qui leur permettrait de survivre au moins pour quelques temps. De l'eau pour maintenir leur chaleur corporelle basse le jour était essentiel. Et si en plus il y avait du poisson dans cette eau, ils pourraient même y vivre longtemps, peut-être pour toujours se disait-il, comprenant qu'ils y resteraient peut-être toujours, oui toujours, jusqu'à leur mort...
Brody eut un frisson dans le dos se disant que c'était probablement cette constatation qui avait mis Angel dans cet état. Il avait besoin de tous ses esprits pour organiser les bases de leur survie.
ça me fait grave pensé à un film que j'ai vu, je sais plus c'est quoi, mais c'est deux personne qui ce retrouve sur une ile à cause d'un crash et finissent ensemble x)
mais j'adore (j'aime pas lire en plus, mais la j'adore )
ah bien si j'ai réussi à conquire quelqu'un qui n'aime pas lire, ça me fait très plaisir:)
Épisode 2:
Brody s'avança au bord de l'eau, retira son pantalon, et sauta.
- C'est bien de l'eau Angel.
C'était rafraîchissant, ça faisait du bien, mais Brody savait qu'ils auraient froid s'ils ne séchaient pas leur vêtement avant la nuit. Angel devait se dépêcher de traverser pour sécher au plus vite.
- Allez viens Angel, rejoins-moi.
Angel le regarda, son état de choc s'était dissipé, elle revenait à elle. Elle pensa que Brody qui l'appelait de l'autre côté était d'un sexy dans son petit boxer rouge. Ses yeux étaient attirés par son corps. Elle se sentait rassuré par la taille de ses muscles, il pourrait la défendre, il pourrait l'aider à survivre. Et malgré qu'elle ressentait encore une vive colère à son égard, elle se comptait aussi chanceuse qu'il soit avec elle.
Elle retira ses vêtements, boucha son nez avant de sauter à l'eau.
Comme Angel l'avait regardé quelques instants plus tôt, Brody la regarda, lui aussi. Ce qu'elle était belle! Et malgré qu'elle avait joué plus d'une fois sur ses nerfs depuis le peu de temps qu'il la connaissait, et que ce n'était certainement pas la dernière fois, elle était douée pour ça, lui aussi, se comptait chanceux qu'elle soit là.
Et quand il la vit de près avec sa mine renfrognée, il se dit que la colère n'enlevait rien à sa beauté. Elle faisait partie de ces femmes qui sont belles en toutes situation. Et même de celles à qui l'ont peut dire " tu es encore plus belle quand tu es fâché" sans qu'elle se fâche encore plus parce qu'elle sait que c'est vrai que vous la trouvez belle.
Angel vit qu'il la regardait, comment aurait-elle pu ne pas le voir. Il avait de la difficulté à maintenir son regard à hauteur de ses yeux. Elle aussi le regarda, franchement, il se le permettait, pourquoi ne se l'aurait-elle pas permis. Ce qu'il était beau quand il la regardait comme ça.
Elle détourna les yeux, soudainement un peu gênée. Et Brody trouva cela tout à fait charmant. Il pouvait la gênée.
- J'ai froid Brody, et j'ai envie.
- Tu vois ce buisson, ce sera tes nouvelles toilettes.
Super, avait-elle répondu sur un ton des plus sarcastiques.
- Quand tu auras fini, restes ici, je ne serai pas loin, je vais voir si je ne peux pas trouver un peu de bois pour faire un feu. Tu m'entends, tu restes ici.
- Oui oui, c'est bon, je reste ici.
D'un pas décidé, Brody emprunta un petit chemin, à la recherche de bois.
Il trouva quelques bouts de bois qu'il rapporta. Ce devrait faire l'affaire
Revenant à l'endroit où il avait laissé Angel, il jetta le bois en un tas, puis disposa quelques pierres pour bien délimiter le feu.
Il alluma le feu en quelques minutes, frottant des bout de bois ensemble jusqu'à ce qu'il fasse une étincelle. Cette étincelle enflamba les brindilles en un instant, ils avaient maintenant un feu.
Angel en fut impressionnée, ce qui n'était pas pour lui déplaire.
- Restes ici, près du feu, le temps de te sécher.
Angel, tout comme lui dailleurs, tombait de fatigue. Ils étaient tous les deux épuisés.
Angel aurait voulu faire le contraire de ce qu'il lui disait pour le contredire. Elle aurait aussi voulu lui crier qu'il n'avait pas à lui donner d'ordre. Mais elle n'en avait tout simplement plus la force. Et il prenait soin d'elle. Elle avait besoin qu'on prenne soin d'elle.
Merci Error, mais si tu y arriverais faut juste que tu en aies l'envie:) chacun à son propre style:)
Épisode 3:
Ils restèrent là, devant le feu, jusqu'à ce que le jour se lève.
Et le jour faisait déjà pleins feux lorsque Brody pris conscience qu'ils allaient s'endormir en plein soleil. Ils ne pouvaient pas s'endormir là, ils allaient cuire comme des homards. Ce n'était pas le temps de s'invalider par un coup de soleil, ni pour lui, ni pour Angel.
- Angel, regarde une petite grotte. On y sera au frais pour dormir.
- Non Brody, tout le monde sait qu'il y a des bêtes dans les grottes.
- Mais non, arrête. La seule bête qu'il va y avoir dans cette grotte c'est moi.
- Je suis sérieuse Brody.
- Et moi je suis encore plus sérieux quand je te dis que tu ne t'endormiras pas au soleil mais bien à l'ombre dans cette grotte. Je ne prétends pas te retrouver en fin d'après-midi affaiblit par un coup de chaleur.
Ce qu'il pouvait être autoritaire quand il le voulait, se disait Angel. Elle avait tout de suite vu qu'il ne s'en laissait pas imposer. Elle devinait même que si elle n'obtempérait pas à sa demande, il ferait ni plus ni moins que venir la chercher de force. Il tenait à son idée et la fatigue émiettait sa patience.
- Tu viens, l'entendit-elle s'impatienter.
- C'est bon, je viens, mais je t'avertis, si jamais il y a une bête, je t'en voudrai toute ma vie.
- Si jamais il y a une bête je te protégerai Angel, je te protégerai Angel...
Il dormait déjà, comment pourrait-il la protéger s'il dormait?
Angel devait savoir si c'était vrai qu'il la protégerait. Elle lança une roche en arrière de Brody. Il se réveilla instantanément, sa machette à la main, prêt à attaquer l'hypothétique bête.
Le voir réagir ainsi au quart de tour avait suffit pour apaiser Angel. Il était apte à la protéger.
- C'était moi Brody, je voulais vérifier si tu te réveillerais si un animal approchait.
- Rassurée maintenant? On peut dormir?
- Oui.
Brody dormait déjà à nouveau, Angel ne pouvait plus non plus lutter contre la fatigue et s'assoupit à son tour.
Lorsque Brody se réveilla, il vit Angel qui dormait comme un bébé. Il avait tout de même de l'empathie pour elle, elle avait passé une journée éprouvante, et il fallait se l'avouer, si ce n'étais pas de sa faute, c'était encore moins de la sienne. Il la regarda un instant dormir, elle était belle., avant de ne sortir de la grotte.
Angel serait peut-être en colère, mais il ne s'était pas résolu à la réveiller, et encore moins à tenir sur place. Il avait les jambes engourdies d'avoir dormi sur la pierre, il avait besoin de bouger. Il y avait aussi qu'il voulait poursuivre sa découverte des environs, voir ses ressources.
Derrière les gros rochers, il vit une jolie chute d'eau fraîche déversant en cascade sur les roches. Il n'avait qu'une envie, celle de se mettre dessous pour s'en asperger.
Il retira son caleçon et s'en donna à coeur joie.
Après cette petite escapade revigorante, il retourna à la grotte, voulant en faire profiter Angel.
- Hé, Angel.
- Ça va pas de me réveiller en hurlant comme ça. Et d'abord tu étais où?
- Tu me pardonnerais si je te disais que je t'ai trouvé une jolie douche?
- Oui c'est ça, oui.
- Je t'assure Angel, une superbe chute, je me sens tout propre.
- Ah oui et où ça?
- Viens, je te montre.
- Viens, c'est là. Regarde.
Angel dût s'avouer que bien que ce n'était pas une douche comme elle les connaissait, cette chute d'eau avait l'air des plus rafraîchissante.
Elle sentit que beaucoup de choses ne seraient plus tels qu'elle les connaissait, et qu'elle devrait s'en accommoder.
- Brody
- Oui Angel.
- Retournes-toi, j'ai besoin d'un peu d'intimité.
- Oh, excuse-moi Angel, je retourne au camp, c'est tout prêt.
Angel sourit. Brody lui ayant tourné le dos, elle se dévêtie, avant de ne profiter pleinement de sa douche à cascade sur roche, une douche à cascade sur roche, ça faisait luxueux en fait.
Brody l'attendait sagement près du camp. Là où ils vivaient.
- Alors cette petite douche, ça t'as fait du bien?
- Oui Brody, je dois avouer que je me sens mieux, ça fait du bien je me sens propre.
Angel le regarda tailler un bout de bois pour en faire une canne à pêche. En début d'après-midi, il la lançait à l'eau, confiant de ramener de quoi les nourrir. Il le fallait. Ils n'avaient encore rien manger depuis le crash.
Quelques minutes passèrent et le sourire de Brody devenait moins assuré, il pensa alors à son père. Son père qui lui disait qu'il fallait être patient pour attraper un poisson, qu'il fallait qu'il canalise son énergie.
Et c'est ce qu'il tenta de faire.
Sur le point de se décourager, il sentit la ligne se tendre. Un poisson mordait à l’hameçon. Le sourire aux lèvres, il sortit un petit poisson rose et vert, il le donnerait à Angel.
Et c'est encouragé par sa prise qu'il relança sa ligne à l'eau. Il lui fallait un poisson pour lui maintenant, et dès qu'il l'aurait, il allumerait le feu et les grilleraient. Juste d'y penser, il en avait l'eau à la bouche.
Brody avait sentit un poids tombé de ses épaules, ce désert avait de quoi les nourrirs.
Une heure après, il avait sa deuxième prise, un gros poisson doré. Celui-là, il serait pour lui.
- Regarde Angel, regarde.
- C'est super Brody, je meurs de faim.
Quand Brody avait pêché son premier poisson, Angel s'était dit qu'elle aussi allait faire quelque chose pour leur bien-être. Brody avait trouvé de l'eau, du feu, un lieu où dormir, et même de la nourriture, elle aussi voulait faire quelque chose. De toute façon, elle avait besoin de s'occuper les mains et l'esprit.
Elle avait trouvé de la terre glaise. Adolescente, son père l'avait inscrite à des cours de poterie, et elle se rappelait la consistance de la terre glaise, tout à fait semblable à celle qu'elle retrouvait ici.
Angel avait entrepris de modeler deux assiettes dans lesquels ils pourraient manger le poisson pêché par Brody. Elle avait modeler deux assiettes plates, les avaient fait cuire sur le feu pour les solidifier, puis, elle avait ramasser deux branches en guise d'ustensile de cuisson, voilà ce qu'Angel avait fait de son temps.
Après avoir pêché encore quelques poissons, il voulait se faire une petite réserve, Brody se mit à la préparation du feu.
- Aieeee
- Je brûles.
Il agita son bras frénétiquement. Le feu tomba sur son pantalon. Il dût se rouler dans le sable pour enfin l'éteindre.
- Brody, ça va ta brûlure?
- Ça va aller.
- T'aurais dû te jeter à l'eau.
- N'en rajoutes pas, tu veux.
- C'est bon, je voulais juste t'aider.
Angel ravala ses paroles, ne voulant pas mettre de l'huile sur le feu, elle pensa que cette expression était tout à fait de circonstance. Brody devait avoir mal, même s'il ne voulait pas l'admettre, et c'est pour cela qu'il devait être aussi à cran.
Elle remit à Brody les branches qu'elle avait ramassées. Il enfourcha les poissons. Ils firent griller chacun leur poisson, en silence.
Quand les poissons furent grillés à point, Angel sortit les assiettes qu'elles avaient fabriqué. Elle en remit une à Brody.
- Où tu as pris ça?
- Je les ai faites pendant que tu pêchais.
- Tu veux dire que c'est toi qui les a fabriquées?
- Oui.
- Comment t'as fait ça?
- Je sais faire des choses tu sais. J'ai trouvé de la terre glaise, je les ai modelées, puis je les ai cuites.
- C'est super Angel. Tu imagines tout ce que tu pourrais faire.
C'était à son tour d'impressionner Brody et elle avait de la difficulté à cacher sa fierté.
- Angel?
- Quoi Brody?
- Je suis désolé si j'ai été un peu brusque tout à l'heure. Savourons notre premier repas dans la bonne humeur, tu es daccord?
Brody avait prononcé les mots qu'elle voulait entendre. Il était désolé.
- Daccord.
- Je vais me baigner.
- Tu veux que je vienne avec toi?
- Je préférerais être seule, Brody.
Brody s'était senti rejeté, il avait fait beaucoup pour elle et elle ne voulait même pas qu'ils prennent un bon moment ensemble à se baigner. Il s'était même excusé, il avait dit qu'il était désolé, ce qui constituait tout à fait des excuses pour lui.
- C'est bon, vas-y seule alors.
- Et ne m'appelles à l'aide si tu te noies.
Angel n'avait jamais compris pourquoi on lui reprochait son caractère prompt. Elle ne faisait que dire honnêtement ce qu'elle pensait, elle voyait son côté franc et assuré comme une qualité et n'entrevoyait pas la possibilité que cela pouvait être désagréable pour les autres.
Brody était comme elle. C'était la première fois qu'elle rencontrait un homme qui agissait sous certains angles, de manière tout à fait semblable à elle. Et malgré qu'elle appréciait qu'il sache se tenir debout, elle commençait à comprendre pourquoi son comportement, à lui, comme à elle, pouvait passer pour désagréable.
Et malgré la menace, elle savait qu'il serait à l'eau en moins de deux si elle faisait mine de se noyer. Mais cette fois, elle ne testa pas sa réactivité.
Elle nagea, tentant de se vider l'esprit.
Plus d'une heure passa avant qu'elle ne se décide à sortir. Le feu n'était presque plus que de la braise.
Brody n'était pas là. Où pouvait-il bien être? Angel s'agenouilla dans le sable, soulevant la braise de sa baguette, jouant dans le feu, attisant les flammes, faisant voler les tisons. Elle attendait Brody. Pourquoi n'était-il pas là.
La baguette d'Angel s'enflamma et elle prit soudainement peur, soufflant dessus pour l'éteindre. Elle ne devait pas se brûler comme Brody cet après-midi, alors qu'il n'était même pas là. Elle ne supportait pas la douleur et devenait aussi complètement insupportable lorsqu'elle avait mal. Pourquoi n'était-il pas là, peut-être lui était-il arrivé quelque chose.
- Tu es là Brody.
- Je vois que tu es contente de me voir, je devrais peut-être partir plus souvent.
- C'est que je me demandais où tu étais, je m'inquiétais.
- Tu m'avais dit que tu voulais être seule, je t'ai laissé seule. Tu ne veux plus être seule maintenant?
- Non, je veux que tu sois là.
- Alors allonges-toi avec moi et regarde les étoiles.
- Tu vois celle-là.
- Oui, regardes, la Grand-Sims.
- Oui, je la vois.
- Et celle-là, qui brille, tu la vois.
- Oui.
- Je l'appellerai l'étoile Angel.
Angel se dit à ce moment que Brody était vraiment charmant quand il le voulait, elle ne put empêcher un sourire de se dessiner sur ses lèvres.
Ils passèrent ainsi un bon moment à regarder les étoiles tous les deux, profitant cette fois du temps qu'ils passaient avec l'autre.
- Tu t'endors Angel, allez viens, ma belle.
Angel, à moitié endormie le suivi dans la grotte, se demandant s'il l'avait bien appelé ma belle ou si elle rêvait déjà.
- C'est froid ce soir dans la grotte, Brody.
- Viens près de moi.
Brody, voyait qu'elle hésitait.
- La chaleur de nos deux corps nous tiendra au chaud.
Brody la sentit s'approcher et l'entoura de ses bras. Ils passèrent la nuit ainsi, en cuillère, Brody la serrant de ses bras sécurisants. Son corps chaud la réchauffant juste assez pour qu'elle se détende enfin et se laisse emporter par le sommeil.
Brody mit un peu plus de temps à s'endormir. Angel dans ses bras, il pensait à tout ce qu'il faudrait faire dans les prochains jours. Angel n'était pas habituée à vivre ainsi et il voulait lui rendre la vie plus facile. Il aimait se rendre utile auprès d'elle, savoir qu'elle avait besoin de lui. Il aimait la voir sourire, même si elle ne souriait pas souvent, surtout parce qu'elle ne souriait pas souvent. Elle avait des raisons de ne pas sourire, après ce qui lui était arrivée, mais il ferait en sorte d'améliorer sa vie, après lui avoir détruite, même si au fond de lui, il avait bien enfoui, le sentiment que tout n'était pas de sa faute, il n'avait rien pu faire. Et pour s'endormir sur un souvenir d'Angel, il pensa au petit air ravie qu'elle peinait à dissimuler lorsqu'elle lui avait montré les assiettes.
Brody dormit bien, mieux qu'Angel qui s'était réveillée de nombreuses fois pendant la nuit. La grotte la rendait anxieuse. Elle n'aimait pas y dormir. Elle ne voulait pas vraiment se plaindre à Brody qui avait fait beaucoup pour elle, mais elle ne pourrait pas le supporter encore longtemps, elle n'était de toute façon pas du genre à se taire. Il devait y avoir une autre solution.
Angel se réveilla une fois de trop et sortit de la grotte,il faisait encore nuit. Elle marcha d'un pas gauche, les yeux à demi-ouverts, jusqu'à la chute en cascades sur roches.
Elle se dévêtit, s'en aspergea, savourant l'eau fraîche qui glissait sur sa peau.
Brody, en se levant, était affamé, la première chose qu'il pensa était le poisson qu'il avait pêché en surplus la veille, ça lui ferait un bon déjeûner. Après, il pensa à Angel, mais où était-elle? Elle commençait à se sentir à l'aise, pour partir, comme ça, sans attendre qu'il ne se réveille. La pointe d'orgueil passée, il en fut heureux pour elle.
Rapidement, elle sortit de derrière les rochers, elle était allée à la chute, elle n'était pas allée bien loin. Content de la voir, il embrocha deux poissons et lui tendit une baguette.
- Angel, viens déjeûner.
- T'es obligé de me donner des ordres quand tu parles.
- Je t'invites à déjeûner, il aurait fallut que je te dise svp, que je te fasse une révérence avec ça, peut-être? Est-ce que la princesse veut bien venir déjeûner?
- C'est bon, arrêtes.
- Wow, mademoiselle on lui pêche un poisson, on lui embroche prêt à cuire, on l'appelles pour le déjeûner et pas même un merci, que de jérémiades dès le matin.
Angel n'ajouta mot pendant un moment, après quelques secondes à peine, elle ne put s'empêcher de le critiquer. Brody venait la chercher dans ses sentiments les plus extrêmes, autant il pouvait lui inspirer une intense colère, autant il réussissait à la mettre dans des états plus apaisant, alors que d'autres fois, elle ressentait un sentiment moins reposant, plutôt palpitant à être près de lui.
- Il faut le cuire dans la braise ton poisson, tu es entrain de le brûler.
- Et si je l'aime brûler moi. J'aime quand il flambe un moment comme ça. Alors, tu penses que je peux le manger comme je l'aime? à moins que ça ne te dérange.
- C'est bien meilleur dans la braise. Tu fais ce que tu veux.
- Tu sais Angel, comme toi, il me semble, j'ai pas mal tout le temps fait ce que j'ai voulu.
Sur ces mots, Brody se leva, s'éloigna pour manger.
Après avoir bien mangé, sans rien ajouter, il prit le chemin de la chute.
Retira son caleçon, se glissant nu, sous l'eau, la chute déversant sur ses épaules en une sorte de massage. Brody y resta un bon moment avant d'en ressortir plus détendu, un peu moins remonté contre Angel, prêt à faire ce qu'il fallait pour eux.
Lorsqu'il revint au camps, Angel aussi avait changé d'humeur, elle était d'humeur taquine, et quand elle était comme ça, il appréciait sa compagnie.
- Tu viens te baigner, dernier à l'eau est une poule mouillée, Brody.
- Mais t'es plus proche de la rivière que moi, je pars désavantagé.
- Essai pas Brody, je suis 2-3 pas plus près que toi mais je dois me virer, donc si quelqu'un est désavantagé, c'est pas toi. T'as peur?
- Pas du tout, je suis sûr de gagner.
- Alors, c'est qui la poule mouillée?
- C'est moi, t'es content.
- C'est toi qui l'a cherchée, poulette.
- Prends ça, monsieur le coureur des sables.
- Hé.
- Petite sirène.
- Je suis passée de poule mouillée à sirène maintenant. Je progresse.
- Oui, tu reviendras rapidement juste en dessous de moi.
- La modestie, c'est pas ta plus grande qualité hein.
- C'est pas non plus la tienne, je me trompes?
- Bon, daccord, je ne suis pas non plus la plus modeste, mais j'appelles ça de la confiance en soi, et ça, je ne crois pas que c'est mal.
- Non, Angel, ce n'est pas mal, et tu as raison d'avoir confiance en toi, tu es une magnifique jeune femme.
Angel ferma les yeux. Elle aimait entendre sa voix chaude et si masculine lui dire ces choses. L'espace d'un instant, elle se laissa aller à imaginer qu'il approchait sa bouche de son cou, elle s'imagina sentir son souffle chaud et lorsqu'elle se surprit à penser que ses lèvres mouillée par l'eau de leur oasis se posaient sur les siennes, elle revint à elle. Différentes tensions rythmaient leur relation, oui, des tensions de différentes sortes.
- Merci Brody.
- Je le pense Angel. Et s'il n'y a plus que moi pour le penser, je le penserai plus fort, pour toutes ces personnes qui n'auront pas ou plus la chance de le penser.
- Merci pour ça, mais aussi merci pour tout, Brody, vraiment.
- De rien Angel, tu peux compter sur moi. Je fais quelques longueurs et je reviens.
Après une bonne baignade, Brody voulait consacrer son temps à quelque chose d'utile. Il était le mâle alpha et il voulait montrer à sa femelle ce qu'il pouvait faire de la force de ses muscles. Il ne lui avait pas fallut longtemps avant de retrouver ses instincts primitifs, parce qu'il n'avait jamais été bien loin de ses instincts primitifs.
Et c'est d'un pas des plus mâle, qu'Angel, le suivant des yeux depuis qu'il était sortit de l'eau, le vit s'approcher des rochers, le regard certain de celui qui ne doute pas un instant qu'il soulèvera des pierres.
Et malgré qu'elle le vit grimacer sous la lourdeur de la première roche, il continua néanmoins de les soulever l'une après l'autre pour les transporter près du feu.
Angel qui pouvait voir ses muscles saillirent sous l'effort se délectait secrètement du spectacle. Savourant ce moment, et malgré qu'elle ignorait ce qu'il faisait exactement, elle se dit une fois de plus qu'elle avait de la chance de l'avoir avec elle.
Brody n'avait pas remarqué qu'Angel l'observait, il n'y pensait même pas. Qu'on le regarde ou non, c'était avant tout pour lui même que sa fierté avait parlé lorsqu'il n'avait pas flanché en levant la première roche beaucoup plus lourde qu'il ne l'avait crût. Et c'est continuant de lutter contre lui-même qu'il les avaient levées l'une après l'autre jusqu'à ce qu'il en aille assez pour son projet.
Il les disposa les unes sur les autres, bourra les craques de terre pour maintenir le tout en place, et fatigué, mais fier de sa réalisation, il se posa sur son nouveau banc, presqu'un sofa, blagua-t-il pour lui-même.
Angel, curieuse, le rejoignit.
- Qu'est-ce que tu faisais?
- C'est si terrible que tu n'arrives pas à deviner ce que c'est? Je me sens comme un enfant dont on ne reconnait pas le dessin.
- Oh, mon pauvre petit chou.
- Angel, appel moi pas mon pauvre petit chou en me regardant comme ça.
- Pourquoi?
- Parce que tu vas me faire rougir, comme toi la première fois que tu m'as vu avec mon boxer rouge.
- Mais qu'est-ce que tu racontes Brody.
- Allez viens t'assoir. Et maintenant que tu es sur mon sofa, avoue.
- Brody, c'est ton sofa des révélations c'est ça? Et bien je ne révèlerai rien et je n'avouerai rien.
- Je le sais, tu le sais, alors ça me va si tu n'avoue pas.
Il avait raison, et ça l'agaçait.
Brody resta avec elle juste le temps de lire sur son visage qu'elle savait qu'il venait de ressortir vainqueur de cette petite bataille.
Puis, il la laissa là, mijotant sa défaite, attrapa sa cane à pêche pour la lancer à l'eau, le sourire de la victoire sur les lèvres, pourvu que la pêche ne vienne pas l'effacer.
Et la pêche fut bonne.
De plus en plus bonne.
Brody pêchait poisson sur poisson. Toujours plus gros.
Toujours plus grand. La pêche était sacrément bonne ce soir.
Et c'est après un enième poisson, grisée par cette journée qui avait été belle, oui, ça avait été une belle journée, il avait été heureux, oui, il avait été heureux, même s'il était un survivant. Il sut ce soir là qu'il pourrait encore vivre heureux, oui, vivre heureux malgré ce qui était arrivé.
Allumant le feu, il chantonna doucement pour réveiller Angel qui se trouvait visiblement bien sur son sofa.
- Un poisson, deux poissons, trois poissons, pour la petite Angel qui se réveilla.
Les effluves du poisson qui grillait sur le feu eurent tôt fait de la sortir de son sommeil.
- Mmmm, ça sent bon.
- Allez viens, parce que je ne te donnerai pas le mien.
- Pourquoi pas gentil Brody?
- Essaie pas Angel, de toute façon, je l'ai flambé comme tu dis.
- T'as raison, j'arrive.
- Merci pour le poisson, Brody.
- C'est rien Angel. Il faut bien que je te nourrisses.
Angel comprit qu'il serait toujours là pour elle, qu'elle pouvait compter sur lui.